Victoire Ingabire Umuhoza a été contrainte de s’exiler aux Pays-Bas à la suite du génocide rwandais. Rapidement, elle s’engage dans la vie associative. Mme Ingabire devient membre fondateur de l’organisation non gouvernementale « Contact, Dialogue et Actions Caritatives », au sein de laquelle elle est codirectrice jusqu’en 2000. Puis, elle est présidente de l’association ZWALU, plate-forme qui rassemble toutes les femmes expatriées des Pays-Bas.
Mme Ingabire rentre au Rwanda le 16 janvier 2010 afin de se présenter aux élections présidentielles prévues en aout. Dès son arrivée au Rwanda, elle s’est présentée devant le Mémorial de Kigali où elle a prononcé une allocution demandant la reconnaissance de la souffrance et le droit à la mémoire de toutes les victimes des crimes de génocide et contre l’humanité, sans distinction ethnique ni de nationalité. Ceci n’a pas plu au régime de Kigali qui a enclenché, contre elle, une spirale d’accusations non fondées.
Non seulement elle se voit interdire de participer à ces élections, mais elle est également placée en détention en octobre 2010, accusée d’avoir porté atteinte à la sécurité du pays et d’avoir embrassé l’idéologie du génocide, crime que le Comité des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies ainsi que la majorité des organisations de défense des droits de l’homme considèrent comme une atteinte à la liberté.
Avant son arrestation, à la suite de l’annonce par Mme Ingabire de son intention de se présenter aux élections présidentielles, les forces de sécurité du régime avaient fait subir à Mme Ingabire des humiliations bien plus graves encore.
Symbole de la lutte non violente, Victoire Ingabire est donc emprisonnée depuis le 14 octobre 2010 pour avoir osé exprimer des opinions différentes de celles du pouvoir en place à Kigali. Après un simulacre de procès émaillé de multiples irrégularités et sans garanties juridiques, Madame Victoire Ingabire Umuhoza a été injustement condamnée le 13 décembre 2013 à 15 ans de prison ferme. Elle est actuellement détenue dans la tristement célèbre prison centrale de Kigali.
Mme Ingabire est une figure emblématique de la lutte pacifique pour la défense des droits fondamentaux du citoyen. Au plus profond d’elle-même, elle est convaincue que seule la réconciliation de la nation rwandaise pourra mettre fin à la culture politique d’exclusion et de violence qui caractérise l’histoire du Rwanda depuis de trop nombreuses années.
En s’engageant de toutes ses forces pour la stabilité au Rwanda, Mme Ingabire contribue à la réalisation de ce même objectif dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.